Phormium : culture et emploi au jardin
Une plante "tendance"
Le phormium est sur le podium des plantes en vogue ces dernières années. La gamme s’est enrichie, des travaux d’hybridation ont permis la naissance de variétés diversement colorées aux silhouettes plus compactes compatibles avec les espaces réduits. Du coup, cette vivace architecturale est sortie des massifs de bords de mer où elle semblait cantonnée.
Cette plante d’origine néozélandaise offre des atouts majeurs dans le décor végétal. Ils résident principalement dans la beauté de sa silhouette graphique et de son feuillage persistant.
Attractif toute l’année, le phormium peut jouer les vedettes dans les compositions de la belle saison comme dans celles de l’automne et de l’hiver. Les plantes compagnes peuvent changer et même disparaître car le phormium sait assurer le spectacle en solo attirant le regard par l’élégance et l’originalité de ses longues lanières souples aux coloris surprenants allant du vert olive au noir métallisé en passant par des panachés de crème, de rouge ou d’orange de toute beauté.
Au bout de quelques années de culture, il nous offre un atout bonus et fleurit en été sous la forme de hautes hampes florales aux panicules rouge sombre ou jaune clair suivis de capsules décoratives.
Quel décor ?
Le phormium s’intègre avec bonheur aussi bien dans un décor contemporain épuré et minimaliste que dans des scènes aux accents plus naturels, mêlé aux graminées, ces autres favorites du jardinier moderne. Ses teintes chaleureuses et sa présence exotique s’accordent bien à la saison estivale où l’envie de voyage est présente dans tous les esprits.
Sous des airs exotiques trompeurs, le phormium est une plante qui se montre bien plus rustique qu’on ne le croit. Il suffit de choisir la variété adaptée et de respecter quelques règles lors de la plantation. Rapidement, il se passe d’entretien et pousse rapidement insensible aux maladies, aux parasites, à la pollution, aux courants d’air et à la canicule estivale.
Quelques variétés
En, Nouvelle Zélande on trouve deux espèces naturelles de Phormium :
- Phormium tenax qui mesure entre 2 et 3 m de haut, présent sur tout le territoire
- Phormium cookianum, un habitué des zones côtières, plus petit culminant autour de 1,5 m en tous sens (hookeri en est une sous-espèce).
La majorité des variétés du commerce sont des hybrides de ces espèces. Leur taille va de 30 cm à 1,80 m pour les plus grands.
- Parmi les grands (taille > 2m) : Phormium tenax, Phormium tenax Purpureum (feuilles effilées pourpre teintées de nuances cuivrées), Phormium tenax variegata (feuilles raides panachées de vert et de jaune crème. Fleurs estivales rouge sombre).
- En intermédiaires (environ 1,2m) : Phormium tenax ‘Apricot Queen’ (feuillage abricot rayé de vert avec un fin liseré rouge sur les bords), Phormium cookianum 'Tricolor' (feuillage vert panaché vert clair marge blanche)
- Petits phormiums (pour espaces citadins) : Phormium tenax ‘Tom Thumb’ (feuilles vert olive bordées de bronze), Phormium tenax 'Jester' ( feuilles effilées à bande centrale rouge et bronze et à bordures vertes), Phormium 'Duet' (feuillage vert brillant marginé de blanc crème)
Où et comment l’utiliser au jardin ?
Le phormium est le type même de la plante qui assure le décor toute seule, supportant sans broncher embruns, pollutions et autres courants d’air.
Il s’accorde bien avec les éléments minéraux (graviers, pavés, galets...), mais aussi avec le bois sous toutes ses formes (lames, planchers, palissades), l’osier, le bambou, sombres ou clairs...
La valorisation est mutuelle avec des contenants aux lignes modernes, aux coloris sobres ou vifs pouvant être assortis avec la teinte des feuilles. Sa silhouette érigée et touffue forme un beau contraste avec les pots hauts et élancés à la mode depuis quelques années.
Le graphisme de ses touffes permet des jeux de forme avec d’autres éléments de décoration comme des obélisques, des pergolas... en bois brut ou coloré de manière à s’harmoniser ou contraster avec le feuillage.
Le phormium est aussi très à l’aise avec les autres végétaux. Aux quatre saisons, il offre relief et ampleur aux massifs de vivaces et de petits arbustes.
Par son côté très tendance et naturel, il s’associe comme une évidence avec les graminées dans un massif plantureux ou dans un jardin plus minéral et épuré comme le jardin de graviers ou le jardin sec,pour un entretien réduit (voir le diaporama : Jardins secs et rocailles).
Son aspect très graphique peut être exacerbé par la proximité d’autres plantes dotées du même potentiel comme les bambous, les cordylines, les yuccas conférant au décor une ambiance design et contemporaine.
On peut choisir d’intégrer les grands phormiums dans une petite haie touffue et dense, ne dépassant pas les 2 m, compatible avec les règles de copropriété. Une haie originale et très pratique qui ne représente pas un casse-tête de tailles répétées pour être belle !
La mise en valeur des touffes de phormium peut se faire grâce à des couvre-sols persistants ou avec des paillis vivement colorés disposés en un tour de main.
Côté association colorée : il y a deux options, les harmonies avec des feuillages de teintes similaires mais de texture différente ou les contrastes de couleurs. Soyez à la page ! Les phormiums, surtout les variétés panachées ou sombres se marient bien avec les décors aux teintes chaudes, de nouveau en vogue. Cela amplifie leur exotisme naturel. On peut d’ailleurs prendre le parti de l’accentuer encore en les associant à d’autres exotiques comme les palmiers, toujours difficiles à marier, rappelant les bords de mer d’ici ou d’ailleurs.
Si la période faste du phormium est l’été, il est aussi possible de faire des focus sur d’autres saisons notamment l’automne car il se marie bien, par ses coloris, aux compositions de la rentrée sous le signe d’un « été indien ».
Conseils de culture
Les phormiums sont des plantes très peu exigeantes. Selon que vous les élèverez en bac ou au jardin, voici les conseils les plus importants :
En pleine terre
- Soleil à gogo, sol parfaitement drainé (avec graviers)
- 1ère année : arroser régulièrement et pailler
- Protéger l’hiver avec un voile
- Les années suivantes : le phormium se débrouille !
En pot
- Dans un grand pot, avec une bonne couche de drainage, terreau + sable
- Arroser régulièrement et fertiliser chaque mois toute la belle saison
- Protéger le pot contre le gel
- Rempoter tous les 2 ans
Parasites et maladies
Le phormium est très peu sensible aux parasites et aux maladies. Cependant, les jeunes plants peuvent parfois subir des attaques de cochenilles farineuses, reconnaissables à leur aspect cotonneux. Celles-ci ralentissent la pousse et peuvent décolorer les feuilles. Traitez avec un produit anti-cochenille ‘bio’ du commerce à base d’huile de colza ou fabriquez un mélange maison avec une cuillère à café de savon noir, une cuillère à soupe d’alcool à 70° ou ménager et 250 mL d’eau tiède. Cette solution va rendre perméable le bouclier cotonneux des cochenilles et les tuer en quelques jours. Renouvelez deux ou trois fois à 15 jours d’intervalle.
Phormium, Cordyline ou Dracaena ?
Il est facile de les distinguer : le phormium ne forme pas de tronc au contraire des deux autres genres. Ses feuilles partent de la base, elles sont repliées en V, on dit qu’elles sont carénées.
>> Découvrir une plante similaire : l'astelia
>> Voir aussi : Diaporama : Jardin exotique
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Ln 78 07/12/2015, à St germain
J'ai rentré mon phormium en pot mais le bout des feuilles jaunit . devrais- je le ressortir en le protégeant ? Région parisienne
Fanny 18/07/2011, à Viersat
Bonjour, j'ai acheté un Phormium il y a 3ans en bretagne que j'ai planté en pleine terre; mais il a un peu souffert du froid malgrés que je l'ai abrité; je l'ai mis dans un pot au printemps et il ne pousse pas
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