Portrait

L'artiste international Philippe Ramette expose pour la première fois ses œuvres renversantes à Auxerre, sa ville natale

L'artiste international Philippe Ramette expose pour la première fois ses œuvres renversantes à Auxerre, sa ville natale
Philippe Ramette devant une de ses photos les plus connues, Balcon II (Hong Kong). © Marion Boisjot
Retour aux sources pour Philippe Ramette, qui expose pour la première fois dans sa ville natale d'Auxerre, en ce mois de septembre 2020. Ses œuvres étonnantes et souvent spectaculaires font de lui un artiste à la renommée internationale. 

Ses œuvres se retrouvent dans des galeries prestigieuses à Paris, en Suisse, en Inde, au Japon, dans les rues de Nantes, de Dijon… Mais jamais, encore, dans sa ville natale d’Auxerre. Un paradoxe que répare actuellement une exposition de la galerie Hors []  cadre consacrée au travail de Philippe Ramette.

"Un honneur", apprécie l’artiste aux racines icaunaises de par sa mère. "Hasard de la vie, de ceux qu’il affectionne tant et qui semblent le suivre, le site de la rue Joubert le mettant à l’honneur se trouve dans la cour de l’ancienne maison de son grand-père. "J’ai passé quelques Noëls et des vacances ici", s’amuse le touche-à-tout.

"Là, des cales m’empêchent de glisser"

Sur place, les curieux peuvent découvrir depuis samedi et pendant près de deux mois une vingtaine de ses réalisations. Allant de la sculpture au dessin et surtout à la photographie, discipline à laquelle le grand public l’associe sûrement le plus.
Parmi elles, une de ses photos les plus connues, Balcon II (Hong Kong) : l’image saisissante de Philippe Ramette à la verticale au-dessus de l’eau, se tenant debout sur une structure flottante, comme défiant la gravité.

Balcon II (Hong Kong), l’image saisissante de Philippe Ramette à la verticale au-dessus de l’eau.

Pris en 2001, le cliché, comme tous ceux imaginés par l’artiste, ne repose sur aucune retouche ou recours au numérique. Seulement sur des astuces visuelles ou des prothèses, difficilement repérables à l’œil nu. "Là, des cales m’empêchent de glisser", rapporte-t-il.

Une quarantaine de clichés en costume cravate

L’image parfaite n’arrive qu’après deux matinées de travail, et plus d’une centaine de tentatives. "Le balcon était parallèle au paysage avec une vaguelette venant s’écraser dessus sur une seule photo", se souvient Philippe Ramette. En amont, le projet représente deux ans de travail. "Il a fallu obtenir les autorisations, trouver les sponsors (son budget équivaut à 180.000 francs à l’époque, ndlr.), installer la structure", énumère l’artiste qui se fait un peu cascadeur.

Recevez par mail notre newsletter loisirs et retrouvez les idées de sorties et d'activités dans votre région.

"J’ai une forme de naïveté et je sous-estime souvent les problèmes techniques."

En atteste cette photo, qui lui vaut de terminer au fond de l’eau. Pour d’autres, Philippe Ramette se retrouve à malencontreusement chuter de plusieurs mètres. "Je ne suis pas dans la recherche du risque ou de l’adrénaline, mais j’ai une forme de naïveté et je sous-estime souvent les problèmes techniques", explique-t-il.

Philippe Ramette compte une quarantaine d’autres clichés étonnants du genre. Avec toujours lui au centre, habillé d’un costume cravate. La tension à rester suspendu dans ces positions improbables se devine parfois sur son visage ou son corps. "Le personnage s’est créé malgré moi. La tenue vient de quand j’étais étudiant en art, et de l’envie d’être atypique." À l’image de sa production.

À découvrir jusqu'au 7 novembre

Les curieux peuvent découvrir pendant près de deux mois le travail de Philippe Ramette, à Auxerre.

Depuis samedi et jusqu’à début novembre, la galerie Hors [ ] cadre met en avant une vingtaine de ses réalisations, allant de la sculpture au dessin et surtout à la photographie. Parmi les clichés à voir sur site, figure l’un de ses plus emblématiques, L’Éloge du pas de côté, nom retenu pour cette exposition.

L’Éloge du pas de côté, la photo donnant le nom de l’exposition en cours, prise à Nantes.

"Par la photographie, il vient incarner des situations imaginaires et incongrues dans l’espace réel. Aucun trucage n’est à l’œuvre, si ce n’est l’adjonction de prothèses qui lui permettent de tenir les poses dans d’improbables mises en scène", s’extasie la directrice artistique du site.

Et Nathalie Amiot d’apprécier l’ensemble de la palette de Philippe Ramette : "Avec ses dessins au graphisme épuré et aux légendes humoristiques, l’artiste propose des visions mentales et des situations irrationnelles."

Pratique : "Philippe Ramette, Éloge du pas de côté", une exposition à voir du mercredi au samedi (de 14 à 18 heures) jusqu’au 7 novembre à la galerie Hors [ ] Cadre (49, rue Joubert, à Auxerre).

À l’origine d’une statue iconique

Philippe Ramette se trouve à l’origine d’une statue devenue iconique à Nantes. Inspirée de sa photographie intitulée Éloge du pas de côté, la sculpture le donne à voir en équilibre sur un rocher. "Elle a été réalisée à l’identique et installée place du Bouffay, rapporte l’artiste. Un rite s’est installé chez les habitants : toucher le pied suspendu. Ce qui fait que la patine s’est enlevée, et que le bronze brut apparaît. Cela lui donne un côté poétique."

Fabuleuse Fabuloserie, pionnière de l'art brut dans l'Yonne

Julien Pépinot
[email protected]


COMMENTEZ CET ARTICLE

Soyez le premier à commenter cet article

MATCH RACING 92

14 places à gagner !
Jouez et gagnez vos places pour le match Racing 92 vs Pau

JOUEZ & GAGNEZ